Arrivé au milieu du disque, on n'en croit pas ses oreilles. Harmonies célestes, fluidité mélodique, liberté jazz. La chanson s'appelle Cecil Taylor, et l'on jurerait être tombé sur un inédit de Crosby, Stills & Nash. Tout s'explique : Jonathan Wilson, guitariste et instrumentiste du calibre de Steve Stills, y est accompagné par les voix de David Crosby et Graham Nash, fans du Californien prodige. Avec Illumination, on baigne en plein Neil Young électrique, tempo lourd sans être pataud, pour un envoûtant chant aérien. Deux titres qui résument l'enthousiasme que suscite le deuxième album de Wilson, mais aussi le trouble qu'il nous inspire. Là où Gentle Spirit, son prédécesseur, plus inégal, plus artisanal, ne serait-ce que par son chant sans relief, touchait jusque dans ses défauts, Fanfare dérange presque par sa perfection. Wilson, sorcier de studio, producteur obsédé par la technologie des seventies, a concocté l'album de soft rock progressif ultime. Outre sa passion pour le style west coast de Jackson Browne ou du Grateful Dead (période Blues for Allah), le bonhomme est un admirateur du Pink Floyd. ça s'entend. De limpides chorus de guitares en envolées de sax élégamment free, Fanfare est un festival de plages harmonieuses, doucement complexes, au superbe son cristallin. L'enfant un peu terrifiant mais irrésistible de Wish you were here et Hotel California, en somme. Rien que ça. ? Hugo CassavettiEn savoir plus sur http://www.telerama.fr/musiques/fanfare,103980.php#kbOzxtr2m8ZH5FEP.99